Vous avez la parole ! Lilian Gervais – VA 12

Présentation générale

Promotion et spécialité à l’ENSIM : Spécialité vibrations acoustique (VA)

Promotion : 2012

Association dans l’école : Culturel’Mans

 

Lilian Gervais
L'ENSIM : Qu'en penses-tu ? Qu’est-ce que l’école t’a apporté ? Quelles sont les choses qui t’ont beaucoup servi ? Ou pas du tout été utiles ?

Bien que pas très connue dans le mileu pro (à mon époque en tout cas), je trouve que l’ENSIM m’a apporté le terreau technique nécessaire à l’éclosion des graines d’ingénieurs. La spé en acoustique et vibrations est un vrai plus dans le petit monde de l’acoustique industrielle, et surtout j’ai un diplôme reconnu qui me permet d’occuper une case dans une grille de rémunération d’une grande entreprise, et ça c’est très utile.

Je ne me sers pas beaucoup au quotidien de ce que j’ai appris car ça reste très théorique, mais j’arrive à faire souvent le lien entre ce que je me rappelle de mes cours et ce que j’apprends sur le terrain, « les connexions se font ! ».

L’ENSIM m’a également apporté un bon réseau de potes qui sont maintenant des collègues, et ça c’est important dans la vie professionnelle.

SPHERE : Qu’en penses-tu ?

Je suis de très loin ce que vous faites, mais c’est important d’avoir un réseau et de maintenir le lien, comme par votre invitation à la journée des anciens par exemple. Merci pour ça.

Petit récap du CV : stage ingénieur, premières expériences, parcours pro...
  • Stage ingénieur : traitement du signal à la direction de l’ingénierie SNCF
  • Premier boulot : bullshit job (mission factice mais j’ai réussi à apprendre des trucs en parallèle qui m’ont permis de trouver un job ailleurs) chez Segula (presta pour Renault) – 6 mois
  • Deuxième boulot : ingénieur d’essai NVH (tets de proto de voitures sur piste, c’est super fun mais on finit par tourner en rond) chez AW Europe en Belgique (Presta via AKKA) – 2,5 ans
  • Actuellement : Responsable d’essais bruits et vibrations au centre d’essai de Naval Group Cherbourg (7 ans)
Explique-nous ton métier en quelques mots :
Je fais partie d’une équipe de 7 personnes (5 techniciens et deux responsables d’essais). J’analyse et chiffre les demandes d’essais, je planifie le travail de l’équipe, je participe aux essais et aux reportings. On fait des mesures d’analyse modale, signature acoustique et vibratoire, bruits en conduits fluidiques et gaines de ventilation, bruits dans l’eau, en atelier, sur chantier et embarqués sur sous marins. Depuis quelques temps, j’essaie de prendre la main sur des sujets de fond pour faire progresser nos capacités techniques (développement de bancs d’essais, évolution des moyens de mesure et des procédures…) mais ça demande du temps et du budget et ça ne se trouve pas facilement.
Pensais-tu en arriver là en sortant de l’école ?

Pas du tout

Le choix du stage de fin d’études est-il déterminant pour la suite de sa carrière ?

Ça aide car ça constitue la première (et souvent seule) expérience « monnayable » lors de la recherche du premier job. Mais il y a toujours moyen de partir sur autre chose si les planètes s’alignent (j’ai fait un stage en traitement du signal et je suis parti sur des postes d’ingénieur d’essais).

Qu’est-ce que ton métier actuel t’apporte au quotidien ?

De l’argent, parfois de l’incompréhension et de la frustration, mais quand même une immense culture technique et de solides compétences en mesures, acoustique et vibrations, c’est très motivant. Des opportunités d’apprendre et également de transmettre des connaissances, et d’échanger avec des personnes de profils divers et variés, c’est très enrichissant. Des expériences de dingue (embarquements sur sus marin, missions à l’étranger…).

Quelles sont les contraintes de ton métier ? Comment équilibrer vie pro/vie perso ?

Inertie inhérente aux grosses entreprises, charge de travail conséquente, adaptabilité aux urgences quotidiennes (50 nuances de rouge…), déplacements fréquents, parfois horaires décalés, travaux physiques et salissants. Pour maintenir un équilibre vie pro/perso, il est indispensable de savoir poser des limites dès le début (pas simple quand on est jeune et qu’on débarque dans une nouvelle boîte en période d’essais…) car les contrats au « forfait jour » qu’on nous propose généralement n’offrent aucune protection contre les dérives horaires, et ça peut très vite dériver…

As-tu un objectif pour les années à venir ? Comment penses-tu évoluer ?

J’espère continuer à faire du terrain pour développer mes connaissances techniques, suivre une évolution de carrière de type « spécialiste » plutôt que grimper les échelles hiérarchiques car on finit par perdre le sens de la réalité en volant trop haut, et surtout trouver une combine qui me permette de prendre ma retraite à 40 ans =)

Comment les étudiants actuels peuvent se préparer à la vie professionnelle ?

Faites des stages, de l’alternance, discutez avec des gens qui bossent dans les domaines qui vous intéressent, histoire de ne pas être trop surpris quand vous arriverez sur le marché de l’emploi et de faire vos choix en toute connaissance de cause. J’ai trouvé qu’à mon époque l’ENSIM ne nous préparait pas du tout à la « vraie vie » dans le monde du travail.

Un message pour les futurs anciens de l’école ?

Salut les jeunes ! Accrochez-vous, ça ira mieux dans 5-10 ans ;-)